Pages blanches, taches d'encre et réflexions d'un idéaliste

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jeudi 28 juin 2007

Message crypté, en direct du caveau (ou presque)

Ndla: Les dessins qui illustrent l'article sont l'entière propriété de Leely (Merci :) ). Allez voir son blog!


Le ciel gris, encombré de nuages, est bien menaçant sous la lumière tombante. Au dessus de moi, l'archange saint Michel terrasse le démon devant les passants. La statue érigée sous Napoléon Ier est grandiose. Au plein coeur de paris, il est 21h30, j'attends Leely pour une soirée jazz -je ne le sais pas encore-.

Cela se déroule au Caveau des Oubliettes, petite perle pour les mélomanes fans de jazz. Non loin de la Seine, rue Galande, la bar vu de l'extérieur cache bien son jeu. Les larges lettres gothiques rappellent le nom du bar au visiteur. La salle est petite, le confort limité. Les murs en pierre apparente donnent à l'ensemble un aspect brupt, agressif, que le bois sombre de la charpente et des meubles soulignent. Encastrée dans une poutre, une guillotine, datant de quelques années après la Révolution française. Lugubre? Non, "historique"... (bon ok, lugubre).

Nous arrivons devant vers 21h45. Un peu en avance car la salle de concert en sous-sol n'ouvre pas avant 22h. Quittant pour quelques minutes l'atmosphère étouffante de la pièce principale, nous restons dehors, à discuter, puis, quand un léger crachin se met à tomber nous nous abritons sous un échaffaudage, devant la devanture féérique d'une boutique vendant des babioles bariolées. Le temps passe vite à discuter orientation, journée de boulot et stage, il est l'heure de s'enfoncer dans les profondeurs du caveau des oubliettes.
Par la porte du fond, nous empruntons un vieil escalier en pierre qui nous mène quelques mètres plus bas. Sur la droite, une salle d'une petite quinzaine de mètres de longueur dans laquelle s'entassent tables et tabourets, vites occupés. Nous nous retrouvons juste devant la scène légèrement surélevée sur laquelle le matériel a déjà été installé. Un regard autour de moi et je comprends vite le nom du bar: d'anciennes fenêtres obstrués portent encore les traces de la présence de solides barreaux. Les lourdes portes en bois tout aussi sombre qu'à l'étage sont surmonté de figures menaçantes. Derrière l'estrade, c'est un satyre grimaçant qui menace les spectateurs, semblant leur interdire l'accès au reste du sous-sol. Aussitôt, ce lieux m'intrigue, je me demande quelles horreurs se sont déroulées ici. Je n'ai cependant pas le temps de m'interroger sérieusement. Leely sort son matériel (feuilles, stylos et feutres d'une boite métallisée Rottring) tandis qu'arrivent les artistes. Devant nous, le serveur a déposé nos bières: nous sommes armés pour la soirée.

A peine installé, le groupe "yves eouzan trio" nous est présenté, et sans perdre un instant, la musique s'élève, ça swingue! Les cinqs musiciens jouent presque non stop pendant deux heures, se reposant à tour de rôle. Un moment, le chanteur/guitariste se repose, la flûte passe au saxo, pendant que la basse le clavier et la batterie se lancent dans un dialogue endiablé. A tour de rôle, ils prennent ainsi quelques minutes de pause méritées.
Le chanteur, un noir à la voix chaude ajoute occasionnellement sa voix aux instruments, dans un anglais sans accent. Ils jouent et semblent s'approprier des standards, certaines mélodies ne me sont pas inconnues. Je n'ai pourtant presque jamais écouté de jazz.
Au ravissement audio, il y a aussi le ravissement visuel. Toute performance artistique m'impressionne, et voir Leely saisir au vol les expressions m'a laissé béat. Tout en ombre en quelques taches sombres, elle se met à dessiner. Au début je ne vois pas ce qu'elle dessine, je scrute des yeux la scène, et soudain l'évidence me saute au visage. Là c'est le micro, ici, l'ombre du projecteur, et ça les yeux du chanteur! Feuille après feuille apparaissent des visages et des corps, des pièces d'instruments. En noir sur fond blanc, et là un peu de couleur: le pull rouge de la saxophoniste, seule couleur à contraster avec le noir laissé par les feutres et les stylos.

Minuit arrive vite. Nous partons et nous nous disons au revoir avant de nous séparer. Leely par le métro, Manue qui nous a rejoints par le bus et moi-même par le RER. La soirée était sympa, trop beau, il me fallait quelquechose pour flipper un peu... Arrivé sur le quai du RER, un message m'apprend que suie à un mouvement social (une p**** de grève) il n'y a plus de traffic sur la ligne. Je rentre comment ? Heureusement, après avoir frôlé l'infarctus, je vois déboucher au loin l'avant rouge et bleu de la rame de tête, je suis sauvé.

6 commentaires:

Anonyme a dit…

Je trouve ça génial ! Pouvoir illustrer le texte d'un autre...
Superbe ! :)
Ce fût une bonne soirée !
A bientôt !

Anonyme a dit…

oula le décor po tré rassurant !! ^^mdr l dessine tro bien la meuf l se gave kan mm !! bravo !!!! voila gro bious auré

Anonyme a dit…

"la meuf"...
Ils parlent comme ça tes amis?

Bon et puis juste pour te dire que le nom de ton blog est bien trouvé ! ;)
c cooool

S'krib a dit…

Mes jeunes contacts msn Leely, la fougue de la jeunesse, il faut les excuser^^

Pour le nom, ça m'a pris hier, mon pseudo d'artiste si tu veux! xD

Anonyme a dit…

Toujours un plaisir de te lire Auré ! J'adore tes textes !
Et c'est super bien illustré ! Bravo à vous deux ^^
Biz

Anonyme a dit…

Salut Alpin,

je n'aime pas du tout ton pseudo!
voila!

....
....

Bon ok je plaisantais!

;)

Bonne continuation tchô