Pages blanches, taches d'encre et réflexions d'un idéaliste

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dimanche 8 juillet 2007

Des années de rancoeur, entre souvenirs et remords

3650 jours ont passé depuis la rupture avec ma vie d'enfant. Celle-ci m'a laissée dans un état de solitude qui ne m'a plus quittée pendant ces années, pour m'amener jusqu'à aujourd'hui. J'avais 10 ans, j'en ai 20. J'avais des rêves, presqu'aucun ne s'est réalisé comme je l'aurais voulu.

J'espérais devenir un homme, dans toute sa fierté, grandir, réussir des études, devenir ingénieur. Ce souhait naïf m'a conduit. Il m'a même tiré pendant toute mon adolescence. Là je me retrouve à faire le bilan des années passées. Je suis plein de regrets. A chacune de mes réussites, LA personne qui pouvait espérer de moi le plus de respect m'a rabaissé, par son intolérance, ses réactions spontanées et ses petites remarques mesquines. Peut-être mon père espérait-il bien faire, et je ne lui en veux pas trop pour les premières années. Mais ces quatre dernières, j'étais suffisamment grand pour discuter, pour prendre des décisions, mais il n'a pas arrêté pour autant.

A chaque fois, j'ai espéré. J'ai cru pouvoir lui montrer à quel point j'étais différent de lui, et j'ai cru pouvoir lui faire accepter ces différences et me faire accepter tel que je suis vraiment. Ce ne fut que déception après déception. Pire, si je suis très fier et si je peux affronter à peu près n'importe quelle attaque de la part d'une personne extérieure, celles de mon père uniquement ont la capacité de m'abattre. Elles l'ont faits doucement, mais surement, jusqu'à saper toute ma confiance en lui.

Il y a peu, il m'a laissé espérer tellement que je me suis laissé convaincre, abaissant toutes mes barrières, plein d'espoir. Finalement, il m'a touché, encore plus durement que d'habitude, alors même que j'étais incapable d'encaisser son attaque. Depuis, c'est comme si je n'avais pas d'autre sentiment que de la rancoeur envers mon père. Il est là, pour trois jours, et j'ai à peine pu lui adresser trois phrases. J'ai en moi tellement de rage que j'ai peur de lui parler, et que je n'en ai pas envie. J'ai toujours pu pardonner facilement aux gens que j'appréciais. Dans ce cas, je crains d'avoir tellement subi que je n'en ai plus envie.

Malgré quelques succès, pas si négatifs, j'ai en parallèle tellement d'épisodes assombris, que je ne peux porter sur mes années passées qu'un regard très négatif. Avec ou sans lui, je veux pouvoir vivre ma vie comme je l'entend, c'est à dire continuer ce que j'ai commencé à faire en m'inscrivant en histoire après avoir tourné le dos aux filières plus techniques et ancrées dans le réel qu'il préférait. Désormais je me fiche de son approbation. Ce n'est pas parce qu'il finance mes études qu'il a tout pouvoir sur moi, comme il a eu tendance à me le faire croire.

M'éloigner de mon père de cette façon, être toujours célibataire,cela me donne plus que jamais le sentiment d'être seul. Je suis dans une telle rage d'en être arrivé là. J'ai l'impression de m'enfermer un peu plus dans la solitude que je cherche tellement à éviter. Dix ans après, rien n'a changé...

1 commentaire:

Anonyme a dit…

Je connais cette situation (sentiment d'avoir perdu du temps, de s'être un peu égaré,...) actuellement même si ça tend un peu à s'améliorer... Tu parles de petits succès et justement dans ce cas là, l'entourage ne voit généralement que ça sans tenir compte du plus important...L'arbre qui cache la forêt comme on dit.

Bon courage,
Alex.